L'ECART SALARIAL ENTRE LES HOMMES ET LES FEMMES: MYTHE OU REALITE?

Dans nos sociétés modernes et démocratiques, le principe est simple : « A travail égal, salaire égal entre les femmes et les hommes ». La discrimination fondée sur le sexe est légalement répréhensible. En 2012, une loi visant à lutter contre l'écart salarial entre hommes et femmes a même été adoptée[1]. Dès lors, comment expliquer l’écart salarial entre les femmes et les hommes qui subsiste depuis des années ?

 

Tout d’abord, les femmes travaillent souvent à temps partiel[2]. Toutefois, comme le souligne l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, « la répartition inégale de la durée de travail n’est pas un élément sexuellement neutre.  Le fait que les femmes travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes constitue justement une grande partie de l’inégalité constatée sur le marché du travail. Cela est associé à la répartition inégale des tâches de soins, mais également aux attentes stéréotypées sur le marché du travail même et à la ségrégation : de très nombreux métiers exercés par beaucoup de femmes sont organisés dans le sens du travail à temps partiel, comme par exemple la distribution ou le nettoyage »[3]

 

Ensuite, les préjugés et stéréotypes, hélas, pointent encore bien trop souvent leur nez. En effet, les femmes ont moins accès aux fonctions supérieures ou à responsabilités : c’est ce qu’on appelle le « plafond de verre ». Cette notion se retrouve aussi bien dans le secteur public que privé[4].

 

Enfin, cet écart est bien souvent caché : « On utilisera par exemple parfois des dénominations différentes pour désigner des fonctions semblables occupées par des hommes et des femmes. Et on y associera des échelles salariales différentes. Peu de travailleur-se-s savent ce que gagnent exactement leurs collègues. Cela permet aux différences, même les plus flagrantes, de passer inaperçues »[5]

 

Rappelons tout de même que la loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre la discrimination entre les femmes et les hommes déclare, en son article 27, que « Est puni d'un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de cinquante euros à mille euros, ou de l'une de ces peines seulement », notamment l’employeur qui aurait fixé la rémunération de ses employé-e-s sur base de leur sexe, sans aucune justification objective et raisonnable.

 

En conclusion, l’écart salarial entre les femmes et les hommes pour un travail égal existe bel et bien. Si cet écart se réduit d’année en année, il diminue bien lentement au regard de cette vérité criante et vieillissante. En 2021, les femmes ont gagné en moyenne 9,2% de moins que les hommes[6], et ce, en tenant compte de l’effet du travail à temps partiel, plus souvent effectué par des femmes[7].

 

[1] Loi du 22 avril 2012 visant à lutter contre l'écart salarial entre hommes et femmes, M.B., 28 août 2012, p. 51020.

[2] A. DEMAGOS, L’écart salarial entre hommes et femmes, Bruxelles, Larcier, 2015, p. 19.

[3] H. VAN HOVE, L’écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique – Rapport 2013, op. cit., p. 7.

[4] Plafond de verre | Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (belgium.be)

[5] Écart salarial | Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (belgium.be)

[6] Rapport écart salarial 2021: L’écart salarial entre les femmes et les hommes se réduit lentement - Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale (belgique.be)

[7] Si l’on ne tient pas compte de ce paramètre, l’écart salarial monte jusqu’à 23,1% : Ibid.

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